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Le mot de la gestion – Juin 2024

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PAR DELUBAC ASSET MANAGEMENT

Point macroéconomique : retour du risque politique !

Le résultat des élections européennes et l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale a provoqué une défiance vis-à-vis des actifs français : marchés actions et dette des émetteurs publics et privés. Ainsi, la prime de risque (spread) par rapport à la dette allemande a atteint 85 points de base en séance, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis la crise de la zone euro de 2012 (dégradation des pays périphériques et faillite de la Grèce). Le résultat du premier tour des élections législatives françaises augmente la probabilité d’une majorité relative et offre une certaine accalmie sur les marchés.

Dans le même temps, l’atterrissage en douceur de l’économie reste le scénario privilégié par le marché en dépit d’indicateurs mitigés. En zone euro, le processus de désinflation se poursuit de manière progressive, mais le secteur industriel pourrait être encore pénalisé par la guerre commerciale qui s’instaure avec la Chine. De l’autre côté d’Atlantique, les indicateurs PMI manufacturier et des services restent bien orientés, tandis que certains indicateurs montrent une dégradation du marché de l’emploi. Ces derniers développements ont poussé les banquiers centraux à adopter des décisions distinctes : la Fed a opté pour le statu quo, alors que la BCE a débuté son cycle d’assouplissement monétaire, ce qui sera un soutien pour l’économie de la zone.

spread france juin 2024

Évolution des marchés obligataires : des rendements particulièrement attractifs !

L’incertitude politique crée un important mouvement de fly to quality sur le mois. Le taux allemand à 10 ans baisse de 16 points de base et s’établit à 2,50% fin juin, tandis que les références françaises et périphériques 10 ans se tendent fortement. Ainsi l’OAT 10 ans et le taux italien à 10 ans terminent juin respectivement à 3,30% et 4,07%, soit des progressions mensuelles de 16 et 9 points de base.

Le crédit n’est pas en reste, les primes de risque des émetteurs privés s’écartent également : +13 points de base pour le compartiment Investment Grade (indice Bloomberg EuroAgg 500 Corporate) et +37 points de base pour le High Yield (Indice Bloomberg Euro High Yield).

Dans ce contexte nous privilégions la visibilité. Ainsi les supports monétaires conservent une place importante au sein de nos allocations. Bien que la BCE ait récemment procédé à une baisse de son taux directeur, celui-ci reste toujours élevé à 3,75%.

Par ailleurs, nous profitons du regain d’attractivité des marchés obligataires afin de renforcer nos positions sur les titres d’entreprises (hors financières) de meilleure qualité : le rendement de l’Investment grade en euro est désormais pratiquement deux fois supérieur à l’inflation moyenne anticipée pour les deux prochaines années.

investment grade bloomberg euroagg 500 corporate

Évolution des marchés actions : le marché français pénalisé

Avec la moitié du monde aux urnes en 2024, le risque politique était clairement identifié comme un facteur de volatilité accru pour les marchés actions. Alors que les investisseurs ont surtout les yeux rivés sur les élections présidentielles américaines, c’est finalement de la France que sera venu le presque « black swan », Le CAC 40 recule de 6,42% sur le mois contre un Euro Stoxx 50 à -1,80%. Les performances des bourses européennes par pays reflètent assez bien le sentiment qui a prévalu. La Suisse, zone refuge par excellence termine quasiment neutre (-0,06%). La bourse d’Amsterdam fortement pondérée en semi-conducteurs en lien direct avec le thème de l’IA progresse de 2,24%. En revanche, Milan (-3,88%), autrefois récipiendaire du risque politique en zone euro, a par sympathie emboîté le pas de l’indice parisien.

Les marchés boursiers américains ont quant à eux poursuivi leurs parcours avec à la clef de nouveaux records. Nasdaq en tête avec une progression de presque 6% largement tiré par le narratif autour du thème de l’Intelligence Artificielle. Après Nvidia qui avait flambé en mai, suite à une publication stratosphérique, ce sont d’autres acteurs de la chaîne de valeurs qui ont fait état de bons chiffres d’activités. Oracle valide la croissance de l’infrastructure informatique dédiée à l’IA. En aval du cycle produit, Adobe prouve que l’intégration de cette nouvelle technologie dans l’« instant software » permet de faire progresser la productivité des entreprises.

Le retour du risque politique n’est pas l’apanage de la Vieille Europe, le premier débat des présidentielles américaines a laissé apparaitre des fissures au sein du camp démocrate sur les capacités du président sortant. A l’entrée d’une période estivale traditionnellement volatile, le risque n’est pas forcément là où les investisseurs l’anticipaient…

evolution marches actions

Sources : Delubac Asset Management et Bloomberg en date du 1er juillet 2024.
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